Recherche de marqueurs biologiques de l’ischémie transitoire

Soutien de programmes de recherche 2014
Publié le 15/05/2017

 

Responsable du programme 

Dr Emmanuel Touzé 

Inserm U919 -Cycéron Caen

Résumé 

En France, comme dans la plupart des pays industrialisés, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est la 1ère cause de handicap acquis de l’adulte, la 2ème cause de démence (après la maladie d’Alzheimer) et la 3ème cause de décès. En raison du vieillissement des populations dans les pays industrialisés, on estime que d’ici 2030 le nombre de personnes touchées par un AVC augmentera de 50% chez les sujets de 65 à 84 ans et de 150% chez ceux de 85 ans ou plus. 20% des personnes meurent dans le mois qui suit. Malgré la réadaptation, 40% des personnes restent très dépendantes physiquement. L’AVC peut être dû à une occlusion artérielle par un caillot sanguin (AVC ischémiques) ou bien à une rupture artérielle (AVC hémorragique). 80% des AVC sont de nature ischémique et il peut alors s’agir soit d’un infarctus cérébral (ie, avec lésion cérébrale irréversible) soit d’un accident ischémique transitoire (AIT, ie, sans lésion cérébrale irréversible). Malgré les progrès obtenus récemment dans la prise en charge à la phase aiguë d’un AVC, la prévention reste le moyen le plus efficace de lutter contre ce fléau. Cette prévention peut être mise en place avant la survenue d’un premier accident (prévention primaire), ou après un premier événement, en particulier lorsqu’il est mineur, comme un AIT (prévention secondaire). Ainsi, environ 20% des patients qui ont un infarctus cérébral ont eu, dans les jours ou semaines précédents, un AIT, qui peut être défini comme un bref épisode de dysfonctionnement cérébral (ou oculaire) n’entraînant pas de lésions définitives d’infarctus et donc pas de séquelles. Par ailleurs, environ 20% des accidents ischémiques observés en pratique sont des AIT. C’est pourquoi l’AIT doit être considéré comme une opportunité de prévention en urgence dans le but d’éviter la récidive sous la forme d’un accident grave (mortel ou handicapant). Cependant, le  diagnostic d’AIT reste difficile. Malgré les progrès très importants de l’imagerie cérébrale, notamment en imagerie par résonance magnétique (IRM), il reste souvent difficile d’affirmer l’origine vasculaire chez les patients ayant un déficit neurologique transitoire. Aujourd’hui, la prise en charge des patients souffrant d’AIT est hétérogène. Certains patients sont ensuite transférés dans des unités neurovasculaires (UNV) mais le manque de disponibilité de lits ne permet pas de tous les accueillir. Et surtout, les difficultés diagnostiques font que le taux d’erreur diagnostique est d’au moins 20%. Ainsi, bon nombre de patients sont admis en UNV alors qu’ils n’ont pas d’accident ischémique cérébral et inversement, certains patients souffrant d’une pathologie ischémique cérébrale ne sont pas référés dans une UNV. Il en résulte une perte de chances pour certains patients et une consommation inutile de ressources coûteuses pour d’autres.

C’est pourquoi, il est nécessaire d’identifier de nouveaux outils pour le diagnostic d’ischémie cérébrale. Notre étude est focalisée sur l’identification d’une ou des molécules (appelées marqueurs biologiques ou biomarqueurs) présentes dans la circulation sanguine des patients, qui serviront à faciliter le diagnostic différentiel des patients souffrant d’un AIT. L’identification de biomarqueurs a déjà eu d’importantes retombées dans le domaine de la cardiologie ou de la cancérologie. Mais peu de travaux ont été consacrés aux AVC. De nouvelles techniques biologiques permettent de détecter des variations, même très faibles, de protéines dans le sérum à l’occasion d’un processus aigu. Ces techniques dites de protéomique sont très sensibles, rapides à mettre en oeuvre et semblent donc particulièrement appropriées pour mesurer des modifications biologiques, même minimes, après une ischémie cérébrale de courte durée.

  • Objectif et méthode :  Nous proposons une étude pilote dont l’objectif est d’identifier un ou des biomarqueurs de l’ischémie cérébrale transitoire en utilisant les techniques les plus récentes de protéomique. Le ou les biomarqueurs seront identifiés chez un échantillon de 25 patients avant d’être testés sur un plus large échantillon dans de futures études. Ce travail sera réalisé au sein de l’UNV du CHU de Caen en collaboration avec l’équipe INSERM U919. De plus, notre approche cherche à identifier un marqueur simple à mesurer et dont le procédé de détection pourrait être à terme d’un coût raisonnable.

La découverte d’un ou plusieurs biomarqueurs de l’ischémie cérébrale transitoire serait une avancée médicale majeure. Cela permettrait une amélioration de la prise en charge en urgence et l’efficience des services hospitaliers.
Un biomarqueur diagnostique permettrait aux médecins de ville ou urgentistes de sélectionner les patients qui vont réellement relever d’une prise en charge spécialisée et d’éviter des hospitalisations et des examens inutiles.

Montant du financement : 13 500  euros 

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