Neuroinflammation et déclin cognitif : étude pilote de l’imagerie TEP des protéines translocatrices (TSPO) à l’aide du [18F]DPA714
Responsable du programme
Dr Caroline Hommet
Inserm U930 -Tours
Résumé
Le vieillissement de la population s'accompagne de l'émergence de maladies neurodégénératives, parmi lesquelles la maladie d'Alzheimer (MA). On sait maintenant que les lésions caractérisitiques de la MA se développent bien en amont des premiers symptomes. Des processus de neuroinflammation sont aussi impliqués dans les maladies neurodégénératives, parmi lesquelles la MA. Cette composante inflammatoire se caractérise par l'activation de certaines cellules cérébrales, consistant en une première ligne de défense contre une agression: les cellules microgliales.
L'activation des cellules microgliales s'accompagne d'une augmentation de l'expression d'une protéine transmembranaire mitochondriale : la TSPO (translocator protéine de 18KDa) connue sous le terme de récepteur périphérique aux benzodiazépines (PBR). Le récepteur TSPO est la cible privilégié pour l'imagerie cérébrale de la neuroinflammation. Le principe de l'imagerie TEP de la neuroinflammation repose sur l'utilisation d'un radioligand marqué au C11 ou au F18 qui se fixe spécifiquement sur la TSPO exprimée dans la microglie. Un nouveau traceur des TSPO, marqué au fluor 18 (F18), nommé [18F]DPA-714 a été développé.
Il est validé dans des études menées chez l'animal et les premières études cliniques (sclérose latérale amyotrophique, accident vasculaire cérébral et sujets contrôles), réalisées dans notre unité, le valident en clinique.
Nous proposons dans ce travail de localiser et quantifier la neuroinflammation et ses liens avec la charge amyloide (une des lésions caratéristiques de la maladie d'Alzheimer) grâce à l'utilisation de la Tomographie par Emission de Positons (TEP) : imagerie TEP au [18F]DPA-714 pour quantifier la neuroinflammation et imagerie TEP au [18F]AV45 pour quantifier la charge amyloïde. Cette technique d'imagerie, que nous développons déjà dans l'unité Inserm U930, devrait nous permettre de mieux comprendre les processus cellulaires qui interviennent au niveau cérébral, chez le sujet âgé et dans les stades très précoces de la maladie d'Alzheimer. Ainsi une meilleure connaissance de ces phénomènes complexes pourrait permettre d'améliorer le diagnostic précoce et de proposer une prise en charge adaptée. De plus, une meilleure compréhension des processus pathologiques impliqués dans cette maladies nous permettra de pouvoir proposer, lorsqu'elles seront disponibles, des thérapeutiques spécifiques.