Liens entre troubles du sommeil et dépôts amyloïdes
Responsable du programme
Dr Géraldine Rauchs
Inserm U1077 GIP Cyceron Caen
Résumé
Les patients atteints de maladie d’Alzheimer présentent des troubles de mémoire précoces et sévères, ainsi que des troubles du sommeil. Longtemps considérés comme une simple conséquence de l’évolution de la maladie, les troubles du cycle veille-sommeil font aujourd’hui l’objet d’une attention particulière. En effet, des données récentes issues d’études réalisées auprès de modèles animaux mais aussi de travaux chez l’Homme, indiquent que ces troubles du sommeil constituent non seulement un facteur de risque de développer une maladie d’Alzheimer mais pourraient aussi exacerber le processus qui conduit à la formation des plaques amyloïdes, une des lésions caractéristiques de cette maladie.
L’objectif de notre projet est de mieux comprendre l’impact de la qualité de sommeil, évaluée au moyen de questionnaires et d’enregistrements de sommeil, sur la formation des dépôts amyloïdes mesurés in vivo grâceà l’imagerie cérébrale (Tomographie par Emission de Positons) et un dosage dans le liquide céphalo-rachidien. L’étude sera réalisée auprès de 30 sujets sains et 30 patients atteints de troubles cognitifs légers, c’est-à-dire au stade précoce de la maladie d’Alzheimer.
Nous faisons l’hypothèse que les sujets présentant un sommeil de qualité médiocre ou des troubles objectifs de celui-ci auront plus de dépôts amyloïdes. De plus, le déclin cognitif et les lésions devraient être plus importants chez les sujets ayant un sommeil de mauvaise qualité comparés aux individus sans troubles du sommeil.
La mise en évidence de liens forts entre qualité de sommeil et lésions amyloïdes aux stades précoces de la maladie d’Alzheimer, y compris chez des sujets sans plainte mnésique, sera un argument fort encourageant la prise en charge des troubles du sommeil du sujet âgé et des sujets à risque, afin de freiner la progression de la maladie.