Jonathan CORTESE – Prévention et prise en charge des pathologies neuro-vasculaires

Aide à la mobilité 2023
Publié le 17/01/2024

Structure d'accueil 

Neurovascular Research Laboratory at the Mayo Clinic, Rochester, Minnesota, USA

RÉSUMÉ

L’anévrisme cérébral est une maladie qui dilate les artères du cerveau. Il s’agit d’une pathologie fréquente (60/1000 habitants) et la rupture de l’anévrisme, représente le plus grand danger puisque la moitié des patients victimes décèdent avant d'arriver à l'hôpital. Le traitement par voie endovasculaire (par l’intérieur des vaisseaux) consiste à remplir l’anévrisme de spires de platine pour le colmater en évitant ainsi une chirurgie lourde et invasive. De nouvelles techniques endovasculaires utilisent des stents flow-diverters visant à rediriger le flux dans l’artère normale plutôt que dans l’anévrisme afin d'exclure l’anévrysme de la circulation et éviter sa rupture. Cependant, ces traitements très mécaniques ne permettent pas la reconstruction biologique et la cicatrisation de la paroi du vaisseau malade et exposent le patient à des complications sévères. Ces complications sont de trois types : l’occlusion du stent, le saignement lié à la prise de traitement fluidifiant (afin d’éviter cette première complication) et la rupture retardée de l’anévrisme, événement plus rare mais responsable dans la plupart des cas du décès du patient. Dans ce contexte de nouvelles approches thérapeutiques sont à envisager afin d’optimiser la réponse biologique à ces nouveaux dispositifs.

Ainsi, le développement d’un flow-diverter idéal, aurait pour objectifs d’empêcher l’occlusion et l'inflammation locale et de promouvoir reconstituer biologiquement le vaisseau malade. L’utilisation d’une molécule présente habituellement à la surface artères et greffée sur les stents permettrait de mimer la paroi artérielle normale et de favoriser la reconstruction de celle-ci en évitant les complications citées.

Nous avons envisagé d’utiliser le CD31 greffé à la surface des stents car ce récepteur biologique permet un dialogue entre les cellules à l’interface sang/vaisseau et est indispensable pour empêcher l'activation des différents acteurs responsables des complications. Le revêtement des stents par ce récepteur, tout en conservant les propriétés biomécaniques des flow-diverters, permettrait 1) de diminuer le risque d’occlusion du stent ; 2) de réduire l’inflammation notamment au sein de l’anévrisme et ainsi le risque de rupture secondaire ; 3) enfin, la promotion de cellule à leur surface permettrait de recréer une barrière biologique naturelle entre le sang circulant et l’anévrisme, accélérant le processus cicatriciel. Notre laboratoire a pu démontrer que le P8RI, un analogue qui possède les mêmes propriétés que le CD31, peut facilement être greffé à la surface des stents. De plus nous avons aussi confirmé dans des expérimentations sur l’animal que ces stents cicatrisaient plus rapidement la paroi artérielle.

Le but de ce travail est d’utiliser le P8RI greffé à la surface de stents flow-diverters et de les comparer aux autres flow-diverters disponibles sur le marché en terme de cicatrisation du vaisseau lésé et sécurité. Les travaux de recherche seront menés sur des lapins sous anesthésie générale. Dans un premier temps un anévrisme cérébral sera créé avec une enzyme qui abîme la paroi du vaisseau. Un mois après la formation de l’anévrisme, le lapin sera traité avec le dispositif bio-actif. La guérison attendue de l’anévrisme cérébral par cette approche thérapeutique innovante sera étudiée sur des critères radiologiques et biologiques 1 mois après la mise en place du dispositif. De plus, l’analyse au microscope permettra d’analyser la reconstitution du segment artériel pathologique.

Cette approche ouvre la voie à une optimisation biologique du traitement des anévrismes cérébraux qui pourrait également être étendu à d’autres dispositifs. Ce travail expérimental constitue la dernière étape avant le transfert de cette technologie à l’Homme, dans le but de guérir les anévrismes de manière pérenne.

Durée et but du séjour 

12 mois au sein du Laboratoire de Neuro-vasculaire du Dr David Kallmes à la Mayo Clinic, Rochester, Minnesota, USA. Développement des stents flow-diverters avec coating pour le traitement des anévrismes cérébraux par voie endovasculaire.

Montant du financement :  12 000 euros 

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