Autophagie et mort cellulaire programmée après une hypoxie-ischémie cérébrale néonatale: du rongeur au cerveau humain, de l'IRM à l'histologie
Responsable du programme
Dr. Truttmann Anita Carmen
Neonatal Research Laboratory, Division of Neonatology and Department of Biology and Cellular Morphology, University Hospital Center and University of Lausanne, Switzerland
Résumé
Malgré les grands progrès en médicine obstétricale et néonatale, le manque d'oxygène à la naissance constitue une des causes majeures d'infirmité motrice cérébrale. La complexité et les différents types de mort cellulaire impliqués lors d'un tel événement rendent l'aboutissement de recherche protectrice difficile et jusqu'à ce jour, aucun traitement médicamenteux clinique n'est reconnu.
Le projet soumis a pour but de poursuivre une piste de mort cellulaire neuronale récemment découverte par notre groupe de recherche et qui est celle de l'autophagie. L'autophagie constitue un processus cellulaire physiologique de "nettoyage" dans la cellule. Une activation excessive de ce processus conduisant à la mort des neurones a été mise en évidence dans certaines conditions pathologiques comme des maladies neurodégénératives ainsi que dans l'accident vasculaire cérébral.
Notre groupe a pu mettre en évidence la présence d'une mort cellulaire de type autophagie dans deux modèles de manque d'oxygène de ratons nouveaux-nés : l'infarctus cérébral et le manque d'oxygène global, ces deux modèles ayant une bonne corrélation à la clinique. Nous proposons dans le projet actuel d'étudier les mécanismes d'autophagie excessive dans des conditions de manque d'oxygène tant sur un modèle sévère de raton nouveau-né que sur du matériel cérébral d'autopsie provenant de nouveaux-nés humains décédés suite à une asphyxie et lequel nous comparerons avec les données radiologiques (images de résonance magnétique) rétrospectivement. Nous rechercherons les différents marqueurs de l'autophagie et de la mort cellulaire de type apoptose dans les deux conditions, puis nous investiguerons les possibilités d'inhibition de l'autophagie dans le modèle animal en faisant recours à la technique par interférence génétique qui permet de rendre muets certains gènes de l'autophagie. Par ce projet qui relie les études animales au cerveau humain, et l'imagerie à résonance magnétique avec l'histologie, nous espérons ouvrir une nouvelle approche thérapeutique de neuroprotection.