19 Mars 2023
Actualité scientifique / Publié le 17/03/2023

Le programme de recherche sur les commotions cérébrales chez le rugbyman a été partiellement financé par la Fondation Planiol en 2022. Le texte ci-dessous résume les résultats prometteurs de ce projet.

COMMOTION CEREBRALE DANS LE RUGBY : ETUDE PILOTE DE LA RECUPERATION NEURONALE EN IRM.

INTRODUCTION

Le retour au jeu d’un rugbyman après commotion cérébrale est un problème difficile car la symptomatologie et le bilan neuropsychologique ne sont pas suffisants pour apprécier l’intégrité des neurones. Le but du travail était d’explorer par IRM fonctionnelle (IRMf) les réseaux neuronaux impliqués dans la commotion cérébrale.

METHODES

L’étude a porté sur 22 rugbymans commotionnés et 17 athlètes volontaires appariés. Tous ont fait l’objet de 3 visites : dans la semaine après la survenue de la commotion (V1), dans la semaine après la résolution de tout symptôme (V2) et 3 mois après la commotion (V3). Chaque visite comportait un examen neurologique, un examen neuropsychologique et une imagerie cérébrale en IRMf. Cette IRMf incluait une tractographie, c’est à dire une visualisation des faisceaux neuronaux permettant de quantifier la connectivité entre différents territoires cérébraux.

Les données ont été exploitées de manière statistique entre les 2 groupes (analyse intergroupe) et entre les visites (analyse intragroupe).

RESULTATS

  • Bilan neuropsychologique
    • Analyse intergroupe.  A V1, les performances en fonctionnement exécutif et flexibilité mentale des joueurs sont plus faibles que celles des contrôles. A V2, aucune différence n’est retrouvée entre les 2 groupes pour l’ensemble des variables neuropsychologiques étudiées.
    • Analyse intragroupe.  Chez les joueurs commotionnés les performances évoluent positivement pour plus de la moitié des variables étudiées. Une évolution positive est notée aussi chez les contrôles pour un plus petit nombre de variables.
  • Imagerie cérébrale
    • Analyse intergroupe. A V1, les joueurs commotionnés présentent une plus faible connectivité que les contrôles, localisée dans les régions du mode par défaut (Default Mode Network - DMN), c’est à dire dans les réseaux actifs lors du repos en l’absence de toute stimulation ou activité cérébrale. A V2, une altération de la connectivité dans les régions du DMN persiste chez les joueurs commotionnés comparativement aux contrôles (p<0,05). Les données de V3 n’ont pas encore été exploitées en raison du délai récent de leur acquisition.
    • Analyse intragroupe. Chez les contrôles, aucune différence significative de la connectivité n’a été observée entre V1 et V2. Chez les joueurs quelques modifications de la connectivité ont été observées dans les régions du DMN.

CONCLUSION

En réponse à l’objectif principal, nos résultats montrent que des anomalies de la connectivité fonctionnelle au sein du DMN sont présentes en phase aigüe de la commotion cérébrale et persistent malgré la disparition des symptômes cliniques. Ces résultats sont en faveur de dynamiques distinctes de récupération entre les versants clinique et neuronal.

Les analyses en cours permettront de compléter l’étude en tenant compte des données plus tardives. De plus, l’étude de séquences en IRMf additionnelles permettra de préciser l’existence de dynamiques différentes selon les paramètres étudiés traduisant l’hétérogénéité des mécanismes physiologiques impliqués dans le traumatisme cérébral.

Responsable du programme de recherche : Dr David BRAUGE

CHU de Toulouse / Toulouse Neuroimaging Centre (TONIC – UMR1214 INSERM/UPS).

Sauver des cerveaux en début de vie et aider à mieux les protéger en fin de vie sont parmi les objectifs essentiels de la Fondation

Qui sont Thérèse et René Planiol ?

En savoir plus

Déjà plus de 80 projets de recherche récompensés ou aidés

Soutenez la Fondation